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Mathématiques/Musique et composition assistée par ordinateur

Samedi 6 octobre 2007

Ircam, Salle I. Stravinsky
1, place I. Stravinsky 75004 Paris
Entrée libre dans la mesure des places disponibles

Programme et résumés (PDF)

Programme de la journée

Résumés

Arturo Fuentes (Compositeur, Université de Paris 8 – Centre de recherche Informatique et Création Musicale - CICM)

Multiplicité Homme-Machine : composer avec l'ordinateur

À partir du concept de multiplicité, abordé entre autres par les philosophes Deleuze, Badiou et Wittgenstein, mais aussi développé par l’écrivain Italo Calvino dans ses " Cinq Propositions ", je voudrais centrer cette conférence sur le rapport complexe entre l’homme et la machine dans la composition musicale. L’accent est mis sur la musique électroacoustique qui constitue – comme le concept de "son"– une unité multiple de création, laissant entendre une épistémologie musicale qui englobe, entre autres, une référence à l’opératoire. Je propose donc une discussion sur le travail de composition avec l’ordinateur autour de la question posée par Winograd : " La machine doit être conçue comme un mécanisme avec lequel nous interagissons et non comme une abstraction mathématique qui pourrait être complètement caractérisée en termes de ses résultats ". L’ordinateur est conçu, dans cette perspective, en tant qu’"unité multiple" de création.

Plusieurs extraits des pièces électroacoustiques de l'auteur seront analysés, dont Objet-Object (IRCAM, 2003), Antecedente X (Prix "J. Carrillo" Science et Arts, Mexique 2006) et Fosil KV (Prix Musica Viva, Portugal 2007).

Guilherme Carvalho (compositeur, Université Paris 8)

Représentations des mathématiques dans la musique

Je propose d'aborder dans cette conférence certaines façons d'utiliser les mathématiques à la fois comme sujet de composition et comme outil de pensée pour une épistémologie musicale. Je chercherai à mettre en évidence dans ma propre pratique compositionnelle ces rapprochements entre les deux disciplines.

Plusieurs compositeurs se sont servi des mathématiques pour composer. Le plus souvent, celles-ci sont prises comme outil de formalisation plus ou moins complexe ; parfois elles servent à modéliser une pièce ou une activité musicale. Ma démarche s'insère dans cette lignée lorsque je cherche à représenter, dans ma musique, des idées mathématiques : il ne s'agit pas simplement de m'en servir pour les appliquer, ni de les prendre comme modèle de l'œuvre (ou d'une partie de l'œuvre), mais plutôt de considérer certaines de leurs propriétés internes pour les reprendre en musique. Fréquemment, nous parlons de "représentations musicales" lorsqu'il est question de représenter la musique (ou une activité musicale) dans un espace logique ou symbolique autre. Nous pourrions dire, peut-être plus précisément, que ce sont là des représentations de la musique, par opposition à une représentation dans la musique : en prenant les mathématiques comme sujet d'une œuvre, en faisant cette sorte de "traduction" de consistance mathématique en consistance musicale, je vise à travailler le discours musical lui-même (plutôt que le discours sur la musique).

Je compte entamer la discussion sur la faisabilité et (surtout) la pertinence d'un tel projet - mon argument central s'appuyant sur l'idée de donner plus à entendre dans l'oeuvre, grâce à ces représentations. Je proposerai des exemples musicaux tirés de certaines de mes pièces : Lema 1 - partições e primitivas (pour violon seul), A reta é um espaço métrico completo (pour 5 instruments), Princípio de Cavalieri (pour caisse claire, harpe et électronique en temps réel), Un ensemble convexe (pour clarinette, accordéon et CD), et Topologie faible (pour 15 instruments).

Quelques repères bibliographiques