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mamux:saisons:saison02-2002-2003:2002-11-09 [2011/02/14 17:45]
Jean Bresson [Résumés]
mamux:saisons:saison02-2002-2003:2002-11-09 [2011/02/14 17:46] (Version actuelle)
Jean Bresson [Résumés]
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 La conjonction (extra)logique du temps et de l'espace musicaux réduit à néant l'utopie d'un nature musicale préexistante et met l'auditeur devant un non-conditionnement. Elle le rend ainsi libre de saisir la nouveauté, la surprise, même dans un style bien connu, historiquement défini. La conjonction (extra)logique du temps et de l'espace musicaux réduit à néant l'utopie d'un nature musicale préexistante et met l'auditeur devant un non-conditionnement. Elle le rend ainsi libre de saisir la nouveauté, la surprise, même dans un style bien connu, historiquement défini.
  
-L'expérience musicale est, d'une part, rigoureusement immanente : pris dans la conjonction spatio-temporelle, dans l'instantanéité de la détermination réciproque des deux dynamismes, le discours ne peut pas "//transgresser les limites du// [de ce] //monde//" (Wittgenstein). Pourtant, l'esprit conserve son indépendance par rapport au monde dessiné par les stratégies compositionnelles. Aussi, arrive-t-il d'autre part à "//considérer ces limites// [du monde] //de l'autre côté//" (idem). La révélation de la "limitude" signifie la transgression du temps de l'écoute, construit par le compositeur à partir des "plis de la tautologie" musicale. Rien ne précède la mise en place d'un espace et d'un temps contradictoirement conjugués, mais rien non plus ne censure le sentiment de l'auditeur face à ce "monde en tant que totalité limité " qui "//constitue l'élément mystique//".+L'expérience musicale est, d'une part, rigoureusement immanente : pris dans la conjonction spatio-temporelle, dans l'instantanéité de la détermination réciproque des deux dynamismes, le discours ne peut pas "//transgresser les limites du// [de ce] //monde//" (Wittgenstein). Pourtant, l'esprit conserve son indépendance par rapport au monde dessiné par les stratégies compositionnelles. Aussi, arrive-t-il d'autre part à "//considérer ces limites// [du monde] //de l'autre côté//" (idem). La révélation de la "//limitude//" signifie la transgression du temps de l'écoute, construit par le compositeur à partir des "plis de la tautologie" musicale. Rien ne précède la mise en place d'un espace et d'un temps contradictoirement conjugués, mais rien non plus ne censure le sentiment de l'auditeur face à ce "//monde en tant que totalité limité//" qui "//constitue l'élément mystique//".
  
 Au contacte des deux dynamismes (extra)logiquement conjugués, le sujet s'identifie, platoniquement (dans le sens historique), avec l'hétérogénéisation pour pouvoir potentialiser à l'infini un objet toujours postulé comme homogène. Cette situation correspond à ce qu'Adorno appelle "œuvre organique" : il y a identification entre le sujet créateur et le sujet de l'œuvre. L'œuvre classique est "dionysiaque" en ce sens qu'elle transcende sans répit le //Principum Individuationis//. Au contacte des deux dynamismes (extra)logiquement conjugués, le sujet s'identifie, platoniquement (dans le sens historique), avec l'hétérogénéisation pour pouvoir potentialiser à l'infini un objet toujours postulé comme homogène. Cette situation correspond à ce qu'Adorno appelle "œuvre organique" : il y a identification entre le sujet créateur et le sujet de l'œuvre. L'œuvre classique est "dionysiaque" en ce sens qu'elle transcende sans répit le //Principum Individuationis//.
  
-Dans l'œuvre "critique", Adorno observe "la non-coïncidence du phénomène musical et de ce qui est derrière lui (...), le divorce entre le sujet esthétique et la réalité ". Schoenberg trouvait que dans la Neuvième de Mahler, ce n'était pas le compositeur qui parlait, mais un tiers. Ici, le sujet créateur ne s'identifie plus avec le sujet de l'œuvre : soit le sujet de l'œuvre n'envisage plus devant lui un objet homogène (Mahler), soit le sujet créateur refuse d'accepter une homogénéisation de quelque nature que ce soit (Cage). +Dans l'œuvre "critique", Adorno observe "//la non-coïncidence du phénomène musical et de ce qui est derrière lui (...), le divorce entre le sujet esthétique et la réalité//". Schoenberg trouvait que dans la //Neuvième// de Mahler, ce n'était pas le compositeur qui parlait, mais un tiers. Ici, le sujet créateur ne s'identifie plus avec le sujet de l'œuvre : soit le sujet de l'œuvre n'envisage plus devant lui un objet homogène (Mahler), soit le sujet créateur refuse d'accepter une homogénéisation de quelque nature que ce soit (Cage). 
  
  
 


mamux/saisons/saison02-2002-2003/2002-11-09.txt · Dernière modification: 2011/02/14 17:46 par Jean Bresson