ImproTech Paris - NY 2012

En 2004, Gérard Assayag et Marc Chemillier ont organisé une rencontre sur l' improvisation et les nouvelles technologies à l'Ircam qui a eu un impact majeur en identifiant les contours d'une communauté internationale de chercheurs et de musiciens (et quelquefois de musiciens chercheurs) œuvrant à la frontière entre improvisation (du jazz aux musiques contemporaines et actuelles), médias numériques et programmation. L'événement permettait de faire le point sur les techniques, les dispositifs, les esthétiques et incorporait une composante festive, chaque présentation étant assortie d'une performance.
La présence de musiciens de renommée mondiale comme Steve Coleman, Roscoe Mitchell, Bernard Lubat, ColdCut, aux côtés de plus jeunes, indiquait sans ambiguïté l'importance de ce mouvement et l'intérêt qu'il suscitât notamment outre-atlantique. Il n'était pas indifférent, étant donné l'immense flux musical et technique dans le sens Amérique-Europe qu'avait représenté le jazz, que le premier événement d'importance mondiale sur improvisation et technologie soit organisé en France. Et rendez-vous était pris avec les partenaires américains pour un « match retour » à New York, où travaillent nombre des acteurs importants du domaine, et où la présence de deux universités très actives sur le plan de la recherche musicale, la New York University et la Columbia University, engendre un dynamisme particulier.
Les conditions d'une telle opération, Paris - New York, sont maintenant et après quelques années remplies.
La dynamique du premier atelier a en effet permis d'établir des champs disciplinaires nouveaux. Récemment, une équipe pluridisciplinaire ancrée dans de grands laboratoires de recherche français a obtenu un financement de l'Agence Nationale de la Recherche (ANR) pour mener une étude de l'évolution des musiques improvisées actuelles sous l'effet des mutations technologiques en cours, en analysant la manière dont les savoirs musicaux, associés à l'improvisation, sont transformés au contact de savoirs techniques exogènes liés au maniement des outils informatiques. Les partenaires sont différentes unités mixtes du CNRS, notamment le Centre d'analyse et de mathématiques sociales et le Laboratoire d’anthropologie et d’histoire de l’institution de la culture à l'EHESS, les Sciences et technologies de la musique et du son à l'Ircam, le laboratoire « Penser l'improvisation » de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon, ainsi que des institutions musicales ou des compagnies comme le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, la Compagnie Nine Spirit ou la Compagnie Bernard Lubat.
Dans le cadre de ce projet « ImproTech », il est prévu d'organiser en 2012 des rencontres à New York, faisant écho à celle de 2004, en visant trois objectifs : mesurer les progrès accomplis en termes « d’intelligence » numérique, donner la parole aux nouveaux talents musicaux et scientifiques, renforcer la promesse d'un axe de coopération franco-américain sur le sujet.
Les rencontres comporteront des composantes artistiques, scientifiques et technologiques, avec des conférences, des démonstrations, des performances/ateliers, et des concerts. Le format actuellement envisagé combine des journées de rencontres (2 à 3) à l'université, articulant ces activités et des événements artistiques satellites sur toute la semaine, sous forme de concerts dans des lieux adaptés de la ville.

 


argument_francais.txt · Dernière modification: 2011/11/28 02:04 par Gérard Assayag