MUSIQUE SAVANTE / MUSIQUES ACTUELLES : articulations

JAM14 : Journées d’analyse musicale 2014 de la Sfam

15-16 décembre 2014

Ircam (salle Stravinsky) – Centre Pompidou (Petite Salle)

(journées organisées en collaboration avec l’IReMus, université Paris-Sorbonne)

- Entrée libre -

Les univers musicaux, qu'il s'agisse de la musique classique, contemporaine, pop, folklorique, traditionnelle, d'avant-garde, etc..., semblent former des unités autonomes, parfois closes, parfois intercommunicantes. Ils présentent de surprenants caractères de diversité qui expliquent qu'ils soient riches en créations nouvelles, mais aussi en fossilisations, en ruines et en étendues désertes et tout cela est perpétuellement en formation et en transformation comme les nuages, les univers musicaux sont différenciés et éphémères. Ceci s'explique par le fait que la musique est un phénomène socio-culturel ; en conséquence, elle est liée à une période donnée de l'histoire. Néanmoins, il est possible d'y distinguer des parties plus stables que d'autres ; celles-ci constituent des matériaux plus ou moins durs selon l'époque de civilisation d'où ils proviennent ; des matériaux qui se déplacent dans l'espace, qui sont créés, lancés, poussés par des courants d'idées, qui se heurtent, s'influencent, s'annihilent ou se fécondent les uns les autres. Quelle est l'essence de ces matériaux ? C'est l'intelligence humaine dans un certain état de cristallisation. Une intelligence qui cherche, questionne, déduit, révèle et prévoit à tous les niveaux. Il semble que la musique et les arts en général doivent nécessairement être une cristallisation, une matérialisation de cette intelligence. Naturellement celle-ci, bien qu'universelle à l'échelle humaine, est diversifiée par l'individu, par le talent, et par tout ce qui rend les hommes différents les uns des autres. (Iannis Xenakis, in Le compositeur et l'ordinateur, Ircam, Paris, 17-21 février 1981. Copyright © Ircam - Centre Georges-Pompidou 1981, 1999). Cité dans Franco Fabbri, Around the clock. Una brève storia della popular music, UTET, Turin, 2008.

PROGRAMME (pdf)

Lundi 15 décembre (Ircam, salle Stravinsky) :

  • 9h30-9h45 – Accueil et présentation des JAM 2014
  • 9h45-10h15 – Christophe Levaux (université de Liège) – La construction sociale d’un genre savant : un cas pour la théorie de l’acteur-réseau
  • 10h15-10h45 – Guillaume Loizillon (université Paris 8) – Des avant-gardes aux industries culturelles

— pause —

  • 11h30-12h30 – Franco Fabbri (Keynote speaker, université de Turin) – Music Taxonomies: an Overview
  • 12h30- 14h30 Buffet et séance poster avec une démonstration live des logiciels utilisés pour les analyses computationnelles. Avec la participation de Gilles Baroin & Hugues Seress, Louis Bigo, Pierre Couprie, Olivier Migliore, Emmanuel Deruty & Frédéric Bimbot, Nicolas Guiomard-Kagan, Nicolas Guiomard-Kagan, Mathieu Giraud, Richard Groult, Florence Levé.
  • 14h30-15h00 – Andrea Agostini (compositeur, sous réserve) – Applying Functional Harmonic Analysis to Pop and Rock Music
  • 15h00-15h30 – Nicolas Meeùs (IReMus, université Paris-Sorbonne) – Représentations musicales

— petite pause —

  • 15h45-16h15 – Philippe Gonin (université de Bourgogne) – Analyser l’improvisation : Interstellar Overdrive de Pink Floyd et le processus de création à travers le prisme de l’improvisation collective libre.
  • 16h15- 16h45 – Gérald Guillot (IReMus, université Paris-Sorbonne) – La notion de mètre, son analyse computationnelle et sa perception dans les esthétiques musicales afro-diasporiques
  • 19h00-20h30 Soirée Math’n Pop (Centre Pompidou, petite salle). Avec la participation de Franco Fabbri (musicologue et guitariste), Polo (chanteur), Mattia Bergomi (mathématicien et guitariste) et Moreno Andreatta (mathématicien et musicien). Séance animée par Jean Dhombres (mathématicien, EHESS) et organisée par la BPI du Centre Pompidou.



Mardi 16 décembre (Ircam, salle Stravinsky) :

  • 10h00-10h30 – Céline Chabot-Canet (université Lyon 2) – Entre universalité et singularité : l’interprétation vocale abordée par l’outil informatique
  • 10h30-11h00 – Andrea Giomi (université Nice Sophia-Antipolis) – Transfert et Répétition : le cas de « ReComposed »

— pause café —

  • 11h30-12h00 – Jacopo Conti (université de Turin, sous réserve) – Heiner Goebbels: at the crossing between popular and euro-classical
  • 12h00-12h30 – François-Xavier Feron (LaBRI/CNRS) – John Zorn ou l’abolition des frontières entre musiques savantes et actuelles
  • 12h30-13h00 – Antonia Soulez (université Paris 8) – Une écoute de compositeur « savant » pour une écoute « non-savante » de la musique : Steve Reich
  • 13h00- 14h30 Buffet et séance poster avec une démonstration live des logiciels utilisés pour les analyses computationnelles. Avec la participation de Gilles Baroin & Hugues Seress, Louis Bigo, Pierre Couprie, Olivier Migliore, Emmanuel Deruty & Frédéric Bimbot, Nicolas Guiomard-Kagan, Nicolas Guiomard-Kagan, Mathieu Giraud, Richard Groult, Florence Levé.
  • 14h30-15h00 – Mohamed-Ali Kammoun (Institut Supérieur de Musique de Tunis) – L’art musical arabe contemporain. Quelle lecture analytique et esthétique peut-on apporter à sa propre œuvre musicale ?
  • 15h00-15h30 – Thomas Saboga (université Paris-Sorbonne) – Astor Piazzolla et la création d’un style conjuguant populaire et savant : l’utilisation de procédés de fugue dans « Muerte del ángel »

— pause café —

  • 16h00-17h00 Table ronde conclusive. Avec la participation d’Andrea Cera (compositeur), Andrea Agostini (compositeur, sous réserve), Sebastian Gaxie (compositeur). Séance animée par Nicolas Donin (Ircam) et Moreno Andreatta (CNRS / Ircam / UPMC).


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Argumentaire

Ce colloque est consacré aux multiples articulations qui existent entre celles qu’on appelle traditionnellement « musique savante » et « musiques actuelles ». Loin de faire le consensus, ces dénominations posent plusieurs problèmes, la musique savante étant actuelle au même titre de la popular music, autre dénomination utilisée pour indiquer la musique de « tradition phonographique » (pop, rock, jazz, chanson…) dont la structure complexe relève souvent d’une utilisation « savante » du matériau musical. A partir d’une discussion sur les limites d’une telle taxonomie, le colloque s’attachera à la question des articulations entre ces deux univers dont l’opposition soulève des questions musicologiques intéressantes, en particulier dans l’étude des processus créatifs et analytiques. Quel rôle jouent ou peuvent jouer les différentes représentations des structures et processus musicaux ? Quelle place occupe la formalisation mathématique et la modélisation informatique dans les processus compositionnels ainsi que dans les démarches théoriques et analytiques ? Nous voulons aborder ces questions sans une séparation idéologique et souvent caricaturale des diverses pratiques musicales au sein de la musique savante ainsi que des musiques actuelles et en incluant une réflexion sur les processus humains des décisions musicales (interactions, représentations sociales). L’un des objectifs du colloque est également d’ouvrir une discussion sur la place de l’analyse computationnelle dans l’étude tant du répertoire savant que popular. Au-delà d’un rapprochement inévitable aux sciences exactes, la démarche computationnelle en analyse musicale ouvre également des questions susceptibles d’intéresser des chercheurs travaillant à l’interface de la philosophie, l’épistémologie et la sociologie de la musique. La modélisation ainsi que le recours à des outils formels en analyse musicale sont parfois très différents, selon que le répertoire visé soit celui de la musique savante ou bien celui de la popular music. C’est pourtant à partir de l’étude de la structure musicale et de ses transformations et évolutions tout au long de la pièce que l’on a accès à des informations essentielles dans un ensemble de contextes tels que le data mining, la composition assistée, la navigation intelligente, l’identification de signature, la retranscription automatique, la visualisation de contenus, l’analyse des corpus… L’un des enjeux du colloque est celui de présenter des modèles permettant de relier des approches hétérogènes en musicologie computationnelle, l’un relevant de l’analyse du signal audio et l’autre de l’analyse de structures symboliques. Ces deux approches peuvent – en effet – s’articuler mutuellement dans l’analyse des processus créatifs à l’œuvre dans le domaine de la musique savante et des musiques actuelles et contribuer ainsi à une meilleure compréhension des diverses pratiques musicales.

Organisation :

Le colloque, coordonné et hébergé par l'Ircam, est organisé sous l’égide de la SFAM dans le cadre de ses JAM (Journées d’Analyse musicale), en collaboration et avec le soutien de l’IReMus (UMR 8223, Paris-Sorbonne) et la branche francophone d’Europe de l’IASPM (International Association for the Study of Popular Music). Il accueille également un événement grand public organisé par la BPI du Centre Georges Pompidou (soirée « Math’n Pop »).

Comité de pilotage :

  • Moreno Andreatta, CNRS UMR 9912 / Ircam / UPMC (coordinateur scientifique des JAM 2014)
  • Jean-Michel Bardez, Société française d’analyse musicale
  • Philippe Cathé, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Jean Dhombres, EHESS (soirée « Math’n Pop »)
  • Caroline Raynaud, BPI, Centre Georges Pompidou (soirée « Math’n Pop »)

Comité scientifique :

  • Carlos Agon, UPMC / Ircam / CNRS
  • Moreno Andreatta, CNRS / Ircam / UPMC
  • Gérard Assayag, Ircam / CNRS UMR 9912 / UPMC
  • Jean-Michel Bardez, Société française d’analyse musicale
  • Georges Bloch, Univ. de Strasbourg, EA 3402 / Ircam
  • Fréderic Bimbot, CNRS-IRISA, Rennes
  • Bruno Bossis, université Rennes 2
  • Jean Bresson, Ircam / CNRS / UPMC
  • Philippe Cathé, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Jean-Marc Chouvel, université de Reims / IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Pierre Couprie, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Jean Dhombres, EHESS (soirée « Math’n Pop »)
  • Nicolas Donin, équipe Analyse des pratiques musicales, Ircam / CNRS / UPMC
  • Franco Fabbri, université de Turin
  • Mathieu Giraud, CNRS, LIFL, Lille 1
  • Xavier Hascher, Univ. de Strasbourg, EA 3402 / Labex GREAM
  • Olivier Julien, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Marie-Noëlle Masson, université Rennes 2
  • Nicolas Meeùs, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Pascal Pistone, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3
  • Caroline Raynaud, BPI, Centre Georges Pompidou (soirée « Math’n Pop »)
  • Catherine Rudent, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Philippe Tagg, Université de Huddersfield

Comité d'organisation :

  • Moreno Andreatta, CNRS / Ircam / UPMC
  • Jean-Michel Bardez, Société française d’analyse musicale
  • Sylvie Benoit, Ircam / UPMC / CNRS
  • Bruno Bossis, université Rennes 2
  • Philippe Cathé, IReMus, UMR 8223, Paris-Sorbonne
  • Jean Dhombres, EHESS (soirée « Math’n Pop »)
  • Marie-Noëlle Masson, université Rennes 2
  • Caroline Raynaud, BPI, Centre Georges Pompidou (soirée « Math’n Pop »)

Contact coordination colloque :

  • Moreno Andreatta : Moreno.Andreatta[at]ircam.fr
  • Sylvie Benoit : Sylvie.Benoit[at]ircam.fr




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jam2014/home.txt · Dernière modification: 2014/12/10 14:24 par Moreno Andreatta